A propos

Inferno (Enfer), dans la culture occidentale, est le lieu qui, plus que tout autre, a inspiré prédicateurs, illustrateurs, peintres, sculpteurs, conteurs, metteurs en scène, musiciens. C’est le lieu de l’expiation des fautes morales et matérielles, où les méchants sont punis et où le bien triomphe du mal. C’est le lieu de la subversion et du chaos, dans la représentation duquel tout peut coexister. Cependant, une vision du mal comme royaume incontesté d’un diable sulfureux avec queue, cornes et fourche serait aujourd’hui difficilement crédible. L’Enfer est ici, et il peut ressembler beaucoup au Paradis. C’est ce qui nous pousse à faire tous les efforts pour être plus séduisants, plus intelligents, plus puissants, plus justes, plus forts, plus malins, plus responsables, plus humbles, ce qui nous pousse à rivaliser pour des gratifications morales, sociales, économiques et émotionnelles. L’Enfer, c’est l’inéluctabilité du désir, la condamnation à une compétition perpétuelle dans la recherche du plaisir. D’où l’idée d’Inferno, une tragédie sous forme de comédie – séduisante, agréable, engageante, lumineuse et joyeuse – sur l’intrusion de l’ego, le sien comme celui des autres. Comme le suggère le titre, dans la version que Roberto Castello présente à Fabbrica Europa, Inferno sera fragmenté : INFERNO a pezzi #1, INFERNO a pezzi #2, INFERNO a pezzi #3. Mettant en lumière le travail des interprètes, il sera présenté tel qu’il a été créé en salle de répétition – le cadre dans lequel les chorégraphies existent dans leur condition optimale.